Osée 8, 1-13

L’Alliance transgressée

Sœur Marie-Ancilla

Dieu à la recherche de l’homme, Lecture du livre d’Osée, p.101s

 

                Ce chapitre 8 que nous venons d’entendre présente une caractéristique propre : d’un bout à l’autre, les paroles du Seigneur et celles du prophète sont brèves, et elles alternent : chaque prise de parole comporte seulement un ou deux versets, à une exception près. Ce chapitre traite de l’Alliance  transgressée : le Seigneur l’annonce dès le premier verset. Et la suite du chapitre passe en revue les méfaits par lesquels l’Alliance a été bafouée : l’attachement aux idoles, les alliances avec les nations étrangères et le culte illicite. Un châtiment est annoncé : l’exil et la destruction des villes.

                Dès le commencement de ce chapitre, le Seigneur expose la double raison qui explique l’arrivée du Malheur : Ils ont transgressé l’Alliance, en allant vers les idoles : Ils se sont révoltés contre la Torah en n’observant pas les préceptes du Seigneur.

                Le Seigneur connaît les protestations d’innocence du peuple : Mon Seigneur : nous te connaissons, nous Israël. Nous avons ici un bon exemple du mélange du singulier, et du pluriel fréquent dans le livre d’Osée. Mon Seigneur, au singulier, se rapporte à Israël ; et le pluriel : Nous te connaissons aux membres du peuple. Les deux sont mélangés dans la phrase. Les Israélites donc, prétendent connaître le Seigneur, simplement parce qu’ils sont Israël, comme si cela allait de soi.

                 Et ils crient leur innocence vers leur Dieu qui ne cesse de répéter, quant à lui, que la connaissance du Seigneur a disparu du pays. En effet, il n’y a pas de connaissance du Seigneur, sans fidélité à l’Alliance. Aussi, comment peuvent-ils prétendre connaître le Seigneur, alors qu’ils ont choisi le mal et rejeté le bien que la Torah leur indique ? Le châtiment tombera sur eux : un ennemi, Assur, les poursuivra.

                Ils ont institué des rois et des princes de façon illégale, par des coups d’états à répétition ; et cela, le Seigneur ne l’a pas demandé. Ils ne l’ont pas consulté avant. Ceci permet de comprendre l’anthropomorphisme : Je ne l’ai pas su, alors que Dieu sait tout ! De plus, avec leur argent et leur or, ils ont fabriqué des idoles. Et cela, pour leur perte !