Osée 4, 1-10 + 5, 1-7

Ce que Jésus voulait dire à sa mère du haut de la croix

Ogier de Locedio

La Vierge Marie, Homélies II, p. 188s

 

S’dressant à elle et désignant Jean des yeux et de la tête, Jésus dit :

Femme, voici ton fils.

Il était là, devant eux. C’est comme s’il avait dit :

Ô toi qui cèdes si facilement aux larmes, à la douleur,

tu sais bien que je suis venu pour cela,

que de toi j’ai pris chair pour sauver le genre humain par la croix.

Comment donc autrement s’accompliraient les Ecritures ?

Il me faut bien souffrir pour le salut du genre humain,

mais le troisième jour je ressusciterai, apparaîtrai et me manifesterai

à toi et à mes disciples.

Cesse de pleurer, laisse tomber ta souffrance,

car je m’en vais vers mon Père,

je monte au ciel percevoir la gloire que me destine la divine Majesté.

Bien mieux, félicite-moi,

car à présent j’ai retrouvé la brebis égarée que j’avais perdue.

Un seul meurt, pour qu’à partir de là tout le monde reprenne vie.

Par la faute d’un seul, tous les autres qui sont venus après lui ont péri ;

Tous maintenant sont sauvés par le mérite d’un seul.

Ce qui est bon plaisir de Dieu, comment cela pourrait-il te déplaire ?

La coupe que le Père m’a donnée, tu ne voudrais pas que je la boive ?

Ne pleure pas, femme, ne pleure pas, très douce Mère !

Je ne t’abandonne pas, je demeure avec toi,

je demeurerai avec toi jusqu’à la fin des siècles.

Cependant si, pour ce qui regarde mon humanité,

je suis soumis à l’empire de la mort,

pour ce qui est de ma divinité,

je suis et serai toujours immortel, impassible.

Tu sais de qui je procède et d’où je viens ;

alors pourquoi t’attrister si je remonte là d’où je suis descendu ?

Il est temps que je revienne à celui qui m’a envoyé ;

et là où je vais, tu ne peux venir encore, mais tu y viendras plus tard.