Nombres 12, 1-15

La lèpre de Myriam

Père Henri Lesètre

Myriam, sœur de Moïse, DB tome IV – A, colonnes 776s

 

          Parmi les lévites, Quérat engendra Amram. La femme d’Amram se nommait Yokébed, fille de Lévi ; elle donna à Amram trois enfants, Aaron, Moïse et Myriam leur sœur qui était leur aînée.

          Après le départ du Sinaï, Miriam et Aaron se laissèrent aller à un moment de jalousie contre Moïse. Le prétexte mis en avant fut que Moïse avait pris pour femme une madianite ; on se plaignait sans doute de l’influence que l’épouse de Moïse exerçait sur lui, alors que les femmes d’Israël eussent mérité, leur semblait-il, d’avoir plus de crédit sur lui qu’une étrangère. Aaron et Myriam firent sonner haut le privilège qu’ils avaient eu, aussi bien que Moïse, de recevoir des communications particulières de Dieu. Ils en concluaient qu’ils avaient plus de droit à partager les honneurs et le pouvoir que sa femme, peut-être aussi que les soixante-dix anciens que le Seigneur venait d’adjoindre à Moïse pour le règlement des affaires courantes.

          Moïse, doux et patient, ne fit aucune opposition à ces prétentions. Mais le Seigneur intervint pour venger l’autorité de son serviteur, et, en punition de sa témérité, Myriam fut frappé de la lèpre. Aussitôt Aaron, comprenant qu’il était lui-même aussi coupable que sa sœur, conjura Moïse de ne pas la laisser comme un enfant mort-né dont la chair est consumée par le mal. A son tour, Moïse implora le Seigneur. Dieu se laissa toucher. Il voulut cependant que Myriam, qui avait mérité sa malédiction, fût enfermée sept jours hors du camp, après quoi elle y serait reçue. Le texte ne dit pas si Myriam fut guérie sur-le-champ ou seulement le septième jour. Cette seconde hypothèse paraît plus vraisemblable, à cause de l’exemple à donner au peuple. D’ailleurs, le texte emploie ici un mot qui ne veut pas dire seulement exclure, mais enfermer : « elle fut séparée et mise à part », ce qui convient mieux pour une personne atteinte de la lèpre auprès d’un camp autour duquel chacun peut aller  et venir. On attendit la guérison la guérison de Myriam pour reprendre la route. Cette lèpre fut rappelée dans le Deutéronome (14,9) pour faire comprendre au peuple que cette maladie comporte une intervention de Dieu, et que, dans son traitement, il faut se comporter comme le prescrit la Loi divine.

          Myriam mourut à la station de Cadès et y fut ensevelie. C’est à la station suivante, à la montagne de Hor, qu’Aaron mourut.