Exode 34, 10-28

Les récits de l’Alliance de Dieu

Père P. van Imschoot

L’Alliance dans l’Ancien Testament, NRT 74, 1952, p. 794s

 

          Les récits de l’Alliance de Dieu avec son peuple Israël sont relativement nombreux dans l’Ancien Testament.

          A les prendre tels quels, sans chercher à les classer d’après leur date de composition et leurs tendances, la plus ancienne Alliance est celle que Dieu conclut avec les descendants de Noé et avec tous les vivants : elle imposait aux hommes et aux animaux d’éviter l’effusion du sang humain, et de plus aux hommes l’abstinence du sang des bêtes ; de son côté, Dieu s’engageait à ne plus détruire les vivants par les eaux, et proposait l’arc-en-ciel comme signe de l’Alliance.

          L’Alliance avec Abraham est rapportée par deux traditions. Dans l’une, elle est un engagement solennel signifié par le passage de Dieu entre les moitiés sanglantes des victimes immolées et promettant la possession du pays à la descendance d’Abraham ; aucune obligation spéciale n’est imposée en termes formels à Abraham, qui, de plus, ne passe pas avec Dieu entre les moitiés des victimes. Dans la seconde, aucun rite d’Alliance n’est mentionné : Dieu accorde à Abram son Alliance, par laquelle il lui promet une descendance nombreuse et puissante, change son nom en Abraham, qui est interprété père d’une multitude. En échange, Abraham marchera devant Dieu et sera irréprochable ; de plus il acceptera la circoncision pour lui et ses descendants mâles, comme signe de l’Alliance perpétuelle.

          La scène de l’Alliance, conclue au temps de l’Exode par l’intermédiaire de Moïse, racontée à plusieurs reprises, est localisée à la montagne appelée Sinaï dans certains textes, Mont Horeb dans d’autres. Elle s’accompagne de phénomènes terrifiants : feu, nuée, éclairs, roulements de tonnerre, sons de trompe, qui manifestent la présence de Dieu. Toutes les traditions rattachent à la conclusion de l’Alliance certaines lois qui en sont les clauses imposées à Israël. Ces codes législatifs s’adressent à une communauté dont Dieu est le Dieu à raison du lien qu’il a contracté avec cette communauté dans certains événements du passé : Yahvé est dit le Dieu d’Israël et Israël le peuple de Yahvé, et celui-ci a le devoir de venir au secours de Yahvé comme Yahvé lui vient en aide. L’idée de l’Alliance avec Dieu cadre parfaitement avec l’état social et culturel des plus anciens Hébreux, chez qui l’Alliance d’homme à homme ou de clan à clan tenait une large place dans la vie sociale.