Exode 40, 16-38

La nuée guide le peuple

Père Paul-Marie de la Croix

L’Ancien Testament source de vie spirituelle, p. 569s

 

          Dans le désert, la nuée apparaît sous forme de colonne, et cette colonne avance, guidant, conduisant le peuple de Dieu. En voyant avancer cette colonne, en recevant l’ordre de la suivre partout où elle va, le peuple comprend que la foi n’est pas seulement une connaissance de Dieu, mais un cheminement. Durant l’Exode, c’est au moyen de la colonne de nuée que Dieu conduisit son peuple ; chacun put alors voir, à travers ce signe sensible, que la fidélité divine ne se démentait.

          Mais Dieu exigeait que sa fidélité soit payée de retour. Tant que durèrent leur marche, les enfants d’Israël partaient lorsque la nuée se levait de dessus la Demeure de Dieu, et si la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas. En prenant ainsi l’habitude de se fier sur Dieu seul, la foi d’Israël se fortifiait. A ceux qui acceptent de suivre la nuée, le secours et l’assistance de Dieu sont assurés. Sans crainte leur âme peut s’appuyer sur cette présence cachée : bien qu’elle les laisse dans l’obscurité de la foi, la colonne lumineuse les guide sur le chemin de la vie, les aide à se faire de la foi une idée plus exacte. Ils comprennent qu’invisiblement, sous les voiles de la foi, Dieu lui-même fait route avec eux.

          La colonne de nuée interdisait à Israël de ne voir dans la foi qu’un chemin vers une lumière lointaine et immobile. Elle lui faisait comprendre que la foi ne cesse d’agir sur l’âme, de l’éclairer, de la transformer. Elle est en quelque sorte Dieu marchant avec elle.

          Comme la colonne de nuée, la foi est un chemin qui marche. Elle est déjà pour Israël ce qu’un jour, sur la route d’Emmaüs, le Christ sera pour les Apôtres : celui qui guide sans se faire reconnaître, celui qui, tandis que montent les ténèbres extérieures, apporte à l’âme une lumière intérieure qui l’illumine, la brûle, la transforme et l’entraîne, celui qui se manifeste à elle comme la Route à suivre, comme la Voie vivante : le Christ n’a-t-il pas dit aux siens : Je suis le chemin.