Actes 8, 26-40

la revelation

Bienheureux Père Séraphim Rose

La révélation de Dieu au cœur de l’homme, Internet

 

          Dans cette rencontre entre Philippe et l’eunuque éthiopien, on trouve plusieurs éléments mystiques : l’ange dit à Philippe où aller, de même pour le baptême ; après le baptême, l’Esprit du Seigneur emporte Philippe. Mais ce n’est pas ça qui a donné à l’eunuque le désir de recevoir le baptême. Quelque chose d’autre l’a influencé, non un miracle, mais quelque chose dans son cœur. Même si parfois ils peuvent aider à venir à la foi, les miracles ne sont pas la vraie raison qui pousse à devenir chrétien.

          Quand Philippe parle à l’eunuque, quelque chose change dans le cœur de l’eunuque. Il est dit dans les Actes que l’eunuque vient à croire, c’est-à-dire que son cœur a été modelé par la vérité qu’il a entendue. Les paroles de l’Ecriture sont très puissantes, et, quand la bonne interprétation leur est donnée, quelque chose dans le cœur humain s’ouvre et il est prêt. Ainsi l’eunuque accepta le Christ avec toute son âme : il était un homme nouveau. Ce n’est pas pour les miracles, mais pour ce que le Christ est venu apporter dans le monde.

          Nous voyons comment ce qui est appelé Révélation nous est donné : le cœur se meut et change en présence de Dieu par quelque chose qui est remplie de l’Esprit-Saint, par l’écoute de la vérité que Jésus prêchait. C’est en acceptant toutes les situations qui peuvent nous être données de vivre, avec un cœur aimant, que l’on rencontre Dieu. Ce cœur aimant est la raison pour laquelle n’importe qui parvient à la connaissance de la vérité, même si Dieu doit parfois briser et humilier un cœur pour le rendre prêt à Le recevoir, comme dans le cas de Paul qui avant de rencontrer le Seigneur crachait du feu et persécutait les chrétiens. Pour Dieu, le passé, le présent et le futur du cœur de celui de l’homme sont tous présent en même temps, et il voit où il peut percer et communiquer.

          La bonne approche de Dieu se trouve dans le cœur humilié, souffrant, persuadé qu’il existe, quoiqu’il arrive une vérité supérieure qui, non seulement peut aider cette souffrance, mais aussi l’amener dans une dimension spirituelle ; ce passage de la souffrance à la vérité transcendante reflète la vie du Christ, lui qui a connu la croix, qui a enduré la mort la plus ignominieuse qui soit, mais qui, après sa résurrection  d’entre les morts, est monté au ciel et nous a envoyé d’en-haut l’Esprit, inaugurant ainsi toute l’histoire de son Eglise.