Actes 13, 14b-43

Discours de Paul dans la synagogue d’Antioche de Pisidie

Père Jean Cantinat

Les Actes des Apôtres, p. 102s

 

            L’abandon de Jean-Marc, qui retourne à Jérusalem, irrite Paul, mais ne le décourage pas. Avec Barnabé, il franchit la chaîne montagneuse du Taurus, marche longuement sur les hauts plateaux et finit par atteindre Antioche de Pisidie, la plus importantes des villes qu’il entend évangéliser. Dès le premier sabbat qui suit son arrivée, il se met à prêcher aux Juifs dans leur synagogue.

          Le livre des Actes nous a conservé un sommaire assez détaillé du premier discours qu’il leur donne, un peu comme s’il s’agissait de son discours inaugural, et comme s’il fallait y voir le reflet de toute sa prédication devant les auditoires juifs. Ce discours, qui rappelle beaucoup celui de Pierre à la Pentecôte, montre que les deux apôtres avaient la même manière d’annoncer l’Evangile à leurs coreligionnaires encore incrédules. Nous voici confirmés dans l’idée qu’il existait aux origines de l’Eglise des prédications types, adaptés aux divers auditoires abordés.

          Chacune des trois parties du discours débute par une apostrophe aux auditeurs. La première partie résume l’histoire sainte d’Israël, comme l’avait fait Etienne, mais dans un autre but. Elle tend à prouver que toute cette histoire, jusqu’au témoignage même de Jean-Baptiste, annonçait la venue de Jésus, Sauveur. La deuxième partie, où se retrouve l’argumentation de Pierre, fait d’abord ressortir le contraste entre l’attitude des hommes qui condamnent Jésus et celle de Dieu qui le ressuscite. Elle rappelle ensuite les apparitions du Ressuscité aux témoins que sont les apôtres et dégage finalement la portée messianique de cette résurrection annoncée par les Saintes Ecritures.

          La troisième partie est une véritable conclusion. D’allure paulinienne, elle n’exhorte à n’attendre la rémission des péchés et la sanctification que de la foi au Christ ressuscité et non de la pratique de la loi mosaïque. C’est la mise au point des insinuations d’Etienne. Une menace contre ceux qui resteraient incrédules vient renforcer la valeur persuasive de la conclusion.