Actes 17, 19-34

Paul à Athènes

Saint Jean Chrysostome

Homélie 38 sur les Actes des Apôtres, OC 15, p. 222s

 

                   Paul, debout au milieu de l’Aréopage d’Athènes, ne dit rien de blessant aux Athéniens, il semble même faire leur éloge en parlant de cette religion qu’ils poussent à l’excès, comme s’ils étaient proches de la piété véritable : un autel qui portait cette inscription : Au Dieu inconnu. Ce Dieu inconnu, selon Paul, était Jésus-Christ, ou pour mieux dire le Dieu de l’univers. Ce Dieu que vous adorez sans le connaître, je vous l’annonce aujourd’hui. Comme il découvre ce qu’il y avait en eux de favorable à sa prédication ! Je ne vous apporte, semble-t-il leur dire, rien de singulier, rien de nouveau. Puisqu’ils ne cessaient de lui demander : Quelle est donc cette doctrine nouvelle que tu annonces ? Aussi leur répond-il : Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui est dans le monde, le Seigneur du ciel et de la terre. Pour qu’on ne voie pas en ce Dieu l’une de leurs nombreuses divinités, il poursuit en ces termes : Ce Dieu n’habite point dans les temples bâtis de la main des hommes, il n’est point honoré par les mains des mortels, comme s’il avait besoin de quelque chose. Voyez-vous comment Paul arrive insensiblement à exposer sa philosophie, comment il confond l’erreur des Grecs ! C’est Lui qui donne tout : l’esprit et la vie. Il a fait naître d’un seul homme toute la race humaine pour habiter sur la face de la terre. Telle est son œuvre essentiellement divine. Ne peut-on pas en dire autant du Fils, le Seigneur du ciel et de la terre, que les Grecs avaient divinisé. L’Apôtre énonce ainsi la création du monde et celle de l’homme.

                Il a déterminé les temps de la durée des peuples, et les limites de leurs demeures, afin qu’ils cherchent Dieu et qu’ils s’efforcent de le toucher, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous ; car en Lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être, et comme quelques-uns de vos poètes ont Dieu : Nous sommes les enfants de Dieu. Cette citation est empruntée au poète Aratus. C’est donc à leurs propres actes, à leurs propres paroles que Paul emprunte ses preuves ! Nous qui sommes les enfants de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à l’or, à l’argent, ou aux pierres qui ont reçu de l’art et de la main de l’homme la ressemblance humaine. Aussi Paul va droit au but, et se met à leur parler de la résurrection du Christ d’entre les morts.