Actes 9, 23-43

le roc de la foi

Père Divo Barsotti

Les Actes des Apôtres, p. 233s

 

          La foi en Christ est une vérité si infiniment grande que l’intelligence de l’homme demeure éblouie de sa lumière, et que la volonté est comme déchirée, mise en pièces, malgré la dureté de son orgueil. Si la prédication chrétienne s’en tenait seulement à affirmer vigoureusement que le Christ est le Fils de Dieu, cela suffirait.

          La parole de Paul, comme celle de Pierre, ne dit pas autre chose, mais cette parole est le fondement de l’Eglise. C’est seulement si Dieu s’est réellement fait homme et est entré dans notre vie, que l’homme peut encore espérer. C’est seulement par l’intervention positive d’un Dieu qui nous rejoint et nous saisit, et, par qui, nous nous sentons saisis, que l’homme peut être sauvé. Aujourd’hui encore, Dieu ne se rend présent à l’homme que dans cette même foi : un homme a habité autrefois sur la terre, a marché sur les routes de ce monde, a vécu notre vie, est mort de notre mort, et cet homme était Dieu. La vie est une aventure qui n’a pas de sens si Jésus n’est pas le Fils de Dieu.

          Saul n’a pas rougi de le proclamer, et c’est là sa grandeur. Pensons à ce que cela représentait pour lui : dans l’acte même où il affirmait que Jésus est le Fils de Dieu, il se chargeait du poids de la responsabilité de l’avoir condamné et tué.

          Le Fils de Dieu ! Il fallait toute la puissance de l’Esprit pour proclamer semblable vérité. Certainement la foi de Paul est plus grande que n’importe quel miracle. Si l’homme peut croire qu’un Dieu s’est vraiment fait homme, alors toute la vie de l’homme est déjà transformée.

          Aucune menace n’ébranle Saul de Tarse. Sa vie sera un miracle continuel : persécuté, flagellé, jeté à la mer… Parmi les menaces et les dangers de tout genre, Saul se meut tranquillement avec une liberté et une force merveilleuses. Rien ne l’arrête. C’est proprement parce qu’il s’appuie sur le roc de la foi que sa vie a trouvé son fondement sûr.