Actes 10,34 – 11,4+18

le discours de pierre chez corneille

Père Pierre Debergé

Avec Pierre et Paul en suivant les Actes des Apôtres, p. 49s

 

          Répondant à la requête de Pierre qui veut savoir pour quelle raison il l’a fait venir, Corneille évoque alors sa propre vision et comment, sa prière ayant été exaucée, il est prêt, avec ceux qui l’entourent, à écouter tout ce que le Seigneur a chargé Pierre de leur dire. Suit un long discours où Pierre reprend les éléments du kérygme. Mais, s’adressant pour la première fois à d’autres qu’à des Juifs, il reconnaît d’abord la vérité qui vient de s’imposer à lui : Je me rends compte en vérité que Dieu n’est pas partial, et, qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui.

          Reconnaître cela, c’est affirmer non seulement que les païens ne doivent plus être considérés comme impurs, mais qu’il existe, en dehors du peuple de Dieu, des hommes et des femmes dont Dieu agrée la conduite et la piété. Comme le montre la déclaration de Pierre qui suit, si ce constat n’annule pas la priorité historique accordée par Dieu au peuple élu, l’offre du salut en Jésus-Christ concerne désormais tous les hommes. Cette universalité du salut a pour fondement historique l’événement Jésus-Christ. Son rappel occupe la suite du discours de Pierre.

          Plus que les discours précédents, Pierre y résume les grandes lignes du ministère de Jésus et sa destinée inséparablement tragique et glorieuse. Evoquant le ministère galiléen de Jésus, deux points sont plus particulièrement soulignés : Dieu lui avait conféré l’onction d’Esprit-Saint et de puissance ; il guérissait tous ceux que le diable tenait asservis, car Dieu était avec lui. On retrouve ensuite, à propos de la croix, la même expression qu’en 5,30, et, au sujet de la résurrection, celle que Luc avait utilisée dans l’évangile : Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Mais, davantage que dans les autres discours, Pierre insiste sur l’importance du témoignage confié aux apôtres.

          Renouant avec l’affirmation du début, la finale du discours reflète une nouvelle fois l’ouverture dont Pierre vient de prendre conscience : le pardon des péchés est accordé à quiconque croit en Jésus-Christ. Voilà qui fait tomber toutes les discriminations et met fin à tous les préalables ethnique, rituel ou social : seule la foi suffit.