Romains 8, 5-27

« Tous furent remplis de l’Esprit-Saint

Saint Jean Chrysostome

Sermon 4 sur les Actes des Apôtres, OC 14, p. 462s

 

          Tandis qu’au Cénacle les apôtres persévèrent dans la prière, voilà que l’Esprit descend au milieu d’eux, sur eux. L’Esprit leur apparait : comme des langues de feu qui se partageaient, il s’en posa sur chacun d’eux. Tous furent remplis de l’Esprit-Saint et ils se mirent à parler en diverses langues. Aucun autre signe ne leur est donné, celui-là seul leur suffit. L’Esprit reposa sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint. Ils ne reçurent pas la grâce de l’Esprit d’une manière quelconque : ils en furent remplis. Ils se mirent alors à parler d’autres langues, comme l’Esprit leur donnait de s’exprimer.          Bien des prophètes avaient reçu l’Esprit de Dieu, mais les prophètes n’avaient affaire qu’à un seul peuple ; les apôtres au contraire ont affaire à l’univers entier, à des peuples qui leur étaient inconnus ! Les langues de feu vinrent se poser sur chacun d’eux. Pourquoi ces langues de feu ne remplirent-elles pas la maison tout entière ? Parce qu’ils en eussent été effrayés. Ne nous arrêtons pas à ce qui est dit des langues de feu divisées qui se montrèrent aux regards des apôtres, songeons plutôt à ceci : elles étaient de feu. Or, il suffit d’une étincelle pour embraser une immense forêt ! Il est dit à juste titre : des langues de feu divisées. Elles émanaient d’une source unique : le Paraclet était cette source d’où toute grâce doit descendre. Il en fut des apôtres comme d’un flambeau auquel un autre flambeau peut être allumé sans ôter à celui-là une partie de son éclat. Ce n’était pas seulement l’abondance de la grâce qui était signifiée par le feu, chacun des apôtres reçut la grâce de l’Esprit, conformément à la parole du Sauveur, d’après laquelle ceux qui croiraient en lui recevraient une source d’eau vive qui rejaillirait jusque dans la vie éternelle.

Aussi furent-ils vraiment des anges de lumière, les ministres des choses célestes.

          Dès que le Fils de l’homme est entré dans le ciel, l’Esprit descend du ciel, pareil à un vent violent. C’est qu’aucune résistance ne pouvait désormais arrêter les apôtres, et que leurs ennemis devaient être par eux réduit en poussière. L’Esprit remplit toute la maison. Cette maison était la figure du monde. Et l’Esprit se reposa sur chacun d’eux ; une multitude s’assembla. La mission pouvait commencer.