Actes 28, 15-31

« L’Esprit vient au secours de notre faiblesse »

Cardinal Raniero Cantamalessa

Viens, Esprit Créateur, Méditations sur le Veni Creator, p. 22s

 

          La descente de l’Esprit-Saint à la Pentecôte est décrite avec les mêmes caractéristiques que la théophanie du Sinaï. C’est une manière indirecte d’affirmer que le mystère de l’Esprit n’est pas inférieur à celui de Dieu lui-même. Dans ce même mystère, les effets sont identiques : les personnes présentes furent confondues, stupéfaites, tout étonnées. Que veut nous apprendre la Bible à travers cette révélation de l’Esprit-Saint comme force et puissance ? Que peut-on en déduire pour notre vie de foi ? L’Esprit-Saint est la seule force véritable, le seul vrai pouvoir qui soutient l’Eglise ! Comme le croyant, elle ne vit pas selon ses propres forces. Sa force ne réside pas dans les armées, ni dans les chars et les chevaux. Ce n’est pas par la puissance, ni par la force, mais par mon Esprit, dit le Seigneur. Qu’es-tu, grande montagne ? (Zacharie 4,6).

          La force de l’Eglise ne réside pas non plus dans les raisonnements savants, tels que l’organisation, la diplomatie, la philosophie, le droit canon, ou l’organisation. Paul dit ceci : Notre Evangile ne s’est pas présenté à nous en paroles seulement, mais en puissance, dans l’action de l’Esprit-Saint, en surabondance (1 Thessaloniciens 1,5).

          C’est par l’Esprit que l’Eglise, comme tout évangélisateur, a la puissance de convaincre et de convertir, de pénétrer le cœur d’une culture, et de renverser les forteresses qui se dressent contre le Christ, pour obtenir l’obéissance des païens en paroles et en œuvres. L’Esprit-Saint est donc la source et le secret du courage et de l’audace du croyant. On peut lire à propos des apôtres confrontés à une situation difficile, que tous furent remplis d’Esprit-Saint et annoncèrent la Parole en toute assurance (Actes 4,13).

          L’Esprit-Saint est la force des prophètes, des apôtres et des martyrs : Moi, au contraire, je suis plein de force et de souffle, de justice et de courage, s’exclame Miché (3,8), et Paul déclare : car ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force (2 Timothée 1,7).

          Il faut donc croire que le courage, personne ne peut se le donner. Au plan spirituel, du moins, il est possible de se donner du courage, car l’Esprit vient au secours de notre faiblesse (Romains 8,26). La faiblesse elle-même peut devenir un lieu privilégié où faire l’expérience de la puissance de l’Esprit-Saint.